Les inuits et chiens de traineau face au réchauffement climatique. J’ai lu un article très complet et poignant sur « Comment les Inuits voient le réchauffement climatique ». Les chiens de traineau font partie intégrante de leur mode de vie au Groenland et la fonte des glaces les met en péril.
La glace disparaît et les Qeqertamiut constatent impuissants à la disparition de leurs activités hivernales traditionnelles : chasse, pêche et déplacements en traîneau à chiens.
Lorsque la glace ne disparait pas complètement, elle fond, se transforme et se durcie ce qui ne permet pas toujours l’utilisation des chiens de traîneau. Du coup, les inuits effectuent parfois leurs déplacements à pied en poussant un petit traineau.
Il faut savoir que pour les Qeqertamiut, le traineau à chiens est synonyme de :
- liberté,
- mode de transport silencieux, agréable et écologique car non polluant
- d’indépendance économique car les chiens sont nourris grâce à la chasse et surtout la pêche ; et bien entendu c’est moins cher que l’essence 😉
- sécurité car les chiens sont capables de détecter les portions de glace fragiles (glace peu épaisse, présence d’une fracture masquée par une couche de neige,…). La glace de mer qui recouvrait chaque hiver la baie de Disco au Groenland occidental s’est fragilisée, ce qui rend les déplacements en traîneau à chiens très périlleux. évitent de s’aventurer sur ces zones dangereuses.
Le traineau à chiens au Groenland
Les chiens de traineau permettent par exemple aux Inuits de :
- se déplacer sur la banquise côtière en hiver pour parcourir un territoire beaucoup plus étendu qu’en période estivale
- se déplacer de plusieurs dizaines ou centaines de km
- relier les communautés inuits au quotidien mais aussi pour les grands évènements. Par exemple en mars 1988, la quasi-totalité des habitants de la communauté voisine d’Ikerasak s’est déplacée en traîneaux à chiens sur la glace de mer pour rejoindre Qeqertaq et disputer un match de football.
- prélever des blocs de glace aux icebergs pour leur consommation d’eau douce et les acheminer jusqu’à leur habitation
- organiser des courses en traîneau à chiens : des événements qui rassemblent toute la communauté et contribuent à sa cohésion.
Les tenues du grand froid des inuits
Des bottes, pantalons et vestes en peau de phoque, confectionnés localement.
Ils sont synonymes de :
- solidité,
- chaleur,
- sécurité
L’Inuk en tenue traditionnelle se fond complètement dans son environnement.
Témoignage de musher, chasseur de l’île
Enfin, Jakob Jonathansen, parle d’une aventure lors de l’hiver 1990 en raison d’une chasse mémorable :
« Cette année-là il a fait très froid, la banquise s’est formée et a épaissi rapidement, emprisonnant des bélugas dans une petite étendue d’eau libre à une centaine de kilomètres au sud de Qeqertaq. Nous sommes partis avec nos traîneaux à chiens pour chasser ces sassat [mammifères marins prisonniers de la banquise] et avons pu ramener une grande quantité de viande et de mattak [peau de béluga] à la communauté. Cet événement ne s’est hélas pas reproduit depuis. »
Voyage en traineau à chiens terminé : la banquise fond
La banquise est de moins en moins pratiquée et les anciens ont de plus en plus de difficultés à transmettre les savoirs liés à la glace de mer, à certaines techniques de chasse et de pêche, et à l’utilisation des traîneaux à chiens aux jeunes générations.
Alors les causes conséquences sont bien connues. Qui dit moins de glace praticable dit moins de phoques capturés, donc moins de viande et de graisse pour les Qeqertamiut et pour leurs chiens, et moins de peaux pour confectionner des vêtements d’hiver.
Et pour finir, on en arrive même à ce que certains chasseurs se séparent de leurs chiens de traîneau car ils n’arrivent plus à les nourrir toute l’année, d’autant plus que leur utilisation se réduit de jour en jour.
87% de mon meilleur contenu n'est pas sur ce blogue!
Viens avec moi! Inscris-toi MAINTENANT pour avoir accès à tout mon CONTENU EXCLUSIF!